La démocratisation des données, enjeux de transformation

Les données sortent (enfin) de leur cadre. Longtemps cantonnées à des populations restreintes, soit d’enthousiastes soit d’experts, elles se fraient aujourd’hui un chemin vers les non experts. Ils sont en effet de plus en plus nombreux à vouloir les découvrir, les parcourir, les exploiter par eux même. Un mouvement est en marche au bénéfice des utilisateurs mais pas seule ment !

Défi

Quand on parle de données on peut, de manière très grossière, dire qu’il y a la production et l’exploitation. Historiquement la production de données est un processus assez long et, bien souvent trop complexe. Il faut rapprocher les informations issues de différents services, souvent produites par différents systèmes, pour arriver à produire des analyses. Dans un monde où le temps est une denrée rare, c’est déjà une gageure  : trop de temps est perdu à produire les analyses. En ce sens, la digitalisation des activités représente à la fois :

• Un défi  : les flux de données sont en constante augmentation  : nous pouvons croiser des données avec différentes sources (via l’open data par exemple) mais aussi générer de nouveaux flux (via la facturation électronique par exemple)

• Des opportunités techniques : l’utilisation de plus en plus forte du cloud et de ses outils améliore l’expérience utilisateur globale tout en assurant une meilleure scalabilité, les outils d’échange de données facilitent les flux…

La digitalisation est donc un élément de réponse à la partie production des données. Reste l’exploitation. Quelles données ? Quelle data gouvernance ? Quels rapports existent? Qu’est -ce qu’ils montrent? Comment sont -ils mis à disposition ? Quand sont -ils mis à jour? Qui peut y accéder? Comment?… C’est bien souvent là que le bât blesse. La partie production est historiquement tellement chronophage que la partie exploitation est bien souvent réduite à la portion congrue. Pourtant c’est là que se trouve un gisement de valeur inexploitée : les parties prenantes tant internes qu’externes sont de plus en plus demandeuses d’accéder à ces données pour prendre des décisions en toute connaissance de cause. Des données utiles, fiables, accessibles et disponibles pour que le plus grand nombre puissent utiliser et exploiter les données de manière autonome. C’est tout l’enjeu et la promesse de la démocratisation des données.

Enjeux

Concrètement l’objectif est de rendre les données facilement accessibles aux parties prenantes de l’organisation, qu’elles soient internes ou non, expertes ou non. Ce qui est très intéressant avec cette démarche, c’est la recherche d’un bénéfice pour tous les participants : aussi bien les producteurs que les utilisateurs

• Pour les utilisateurs, on vise le triptyque Autonomie, Productivité et innovation : en accédant plus rapidement aux données, je peux me concentrer sur leur analyse et prendre désormais des décisions sur la base de preuves plutôt que sur des suppositions ou des intuitions. C’est la première pierre des entreprises « data-driven », c’est-à-dire les organisations qui intègrent activement l’analyse des données dans ses processus de prise de décision.

• Pour les producteurs de données, il s’agit également de bénéfices tangibles : la digitalisation de la production permet de se libérer de tâches à faible valeur ajoutée. Le producteur peut dès lors se concentrer sur des activités de conseil à plus forte valeur ajoutée, contribuant à l’amélioration de son expertise et l’amélioration de la collaboration avec les utilisateurs des données.

Bien sûr quelques conditions seront à remplir pour réussir cette démocratisation des données. Par exemple, en voici 3 sur lesquelles il faut réellement insister :

• Il est essentiel que les données soient accessibles via des outils simples avec des interfaces conviviales. En effet on cherche à permettre à un plus grand nombre de personnes d’explorer et d’analyser les données de manière autonome. Il faut donc partir du postulat que plus l’outil est simple, meilleur sera son utilisation que ce soit pour les utilisateurs mais aussi les producteurs de données.

• La sensibilisation est également essentielle : l’appétence grandit pour l’utilisation des données encore faut- il être en mesure de les exploiter. C’est donc affaire de sensibilisation à la conduite du changement et d’appropriation de ces outils.

• Et enfin… commencer à considérer toute cette approche comme un produit : pour être intéressante pour les utilisateurs, les données doivent être de qualité ce qui implique une certaine gouvernance pour les producteurs. Il s’agit également de s’assurer que la démarche porte ses fruits : gains de productivité sur l’utilisation, pertinence des données mises à disposition, amélioration des services fournis…

Conclusion

La démocratisation des données est une démarche qui s’inscrit pleinement dans les dernières évolutions technologiques. De manière plus intéressante pour les producteurs de données, elle s’inscrit également dans les besoins des utilisateurs. Ceux-ci cherchent à transformer la façon dont ils prennent des décisions en s’appuyant plus sur les données. Et pour cela il faut bien sûr des données, de l’autonomie, mais aussi et surtout des conseils. C’est la promesse de grandes transformations pour les producteurs mais aussi de nouvelles opportunités!